Le soutien tacite du PSE à Barroso suscite l'incompréhension sur la Toile
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a reçu, lundi 16 mars à Londres, le soutiendu premier ministre britannique en vue d'un second mandat à ce poste. "Je veux dire que nous le soutiendrons lors de l'élection du prochain président", a indiqué Gordon Brown, à l'issue d'entretiens avec l'intéressé. "Il a fait un excellent travail".
L'appui est on ne peut plus clair. Le seul hic, c'est qu'il s'agit de la position d'un gouvernement travailliste, dont la famille politique siège à Strasbourg dans les rangs du Parti Socialiste Européen. Or, M. Barroso sera le candidat du PPE – la droite européenne – aux prochaines élections européennes dont le résultat déterminera, en partie, la composition de la future Commission.
Les réactions dans la blogosphère ne se sont pas faites attendre : "Les socialistes
européens voudraient semer de pétales de rose le chemin de José Manuel Durao Barroso (…) vers un second mandat qu'ils ne s'y prendraient pas autrement" ironise ainsi Jean Quatremer sur son blog
Coulisses de Bruxelles.
Deux raisons principales expliquent cette situation surprenante. D'une part, trois gouvernements socialistes (Grande-Bretagne, Espagne, Portugal) soutiennent Barroso. D'autre part, aucun candidat
sérieux ne semble émerger au sein du PSE, à en croire les commentateurs. Le seul candidat potentiel, Poul Nyrup Rasmussen, a malheureusement vu sa candidature plombée par le jeu de chaises
musicales qui se prépare à l'approche du renouvellement des "chefferies" au sein de l'OTAN et autres institutions européennes, toujours selon Jean Quatremer.
Ces arguments provoquent une certaine frustration sur le web. Sur Publius.fr,
Gus dénonce l'incapacité de la gauche politique à savoir s'opposer au niveau européen. Il souligne au passage le peu d'influence qu'exerce le PS français au sein des instances européennes depuis
le non au referendum de 2005.
Pourtant, cette semaine sur Slate.fr, François Hollande appelait à une "alliance écolo socialistes/écologistes pour
stopper Barroso". Les "ardeurs" de l'ancien Premier secrétaire, partagées par Martine Aubry, ont néanmoins été rapidement "douchées" par des instances du PSE tétanisées par certains de leurs
gouvernements nationaux.
Europe confidentiel retient finalement une
chose : "Durão Barroso est le candidat idéal des grands pays de l’UE plutôt pour tout ce qu’il ne représente pas que pour ce qu’il est. Ce n’est pas un leader charismatique qui puisse noircir les
personnalismes de dirigeants tels que Sarkozy, Brown, Berlusconi".
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