Les habits neufs du vieux PS
Le nouveau PS est arrivé ! Sa nouvelle direction du moins, à la fois « résolument de gauche » et « rénovée », c’est-à-dire dans le langage du socialisme français contemporain à la fois rajeunie, féminisée et « diversifiée ». Cette nouvelle direction a donc une apparence : une liste de noms et de visages dont beaucoup sont inconnus du grand public. Mais elle a aussi une réalité : celle d’un aréopage de professionnels de la politique, vieux routiers des combines de courants et de congrès, « jeunes » anciens responsables des mouvements de jeunesse du parti et rénovateurs permanents passés de courant en courant. Il s’agit davantage d’une rénovation de façade que d’un nouveau cours de l’histoire socialiste. On verra à l’usage, mais l’entame n’est guère convaincante ne serait-ce qu’au regard des objectifs annoncés.
Ce n’est pas tant d’ailleurs que l’exclusion de Ségolène Royal et de ses amis de la
direction y soit pour grand-chose. Les contours de l’équipe que l’on a vu poindre derrière elle pendant le congrès de Reims ne sont finalement pas très différents de celle qui vient de
s’installer rue de Solferino. La manière aurait certainement été autre et l’ouverture du parti à de nouveaux venus sans doute plus large. Mais ce n’est pas l’essentiel. La coupure en deux du PS à
l’occasion de la désignation de son nouveau chef n’étant de toute manière pas définitive puisque certains des soutiens de Royal ont d’ores et déjà montré qu’ils goûtaient peu la situation de
minoritaires du parti. À l’exemple de ces grands élus qui tentaient désespérément de ne pas insulter l’avenir tandis que certains de leurs petits camarades jetaient imprudemment de l’huile
judiciaire sur les braises de la division...la suite
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