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Désirs d'Avenir 76

Dans une ambiance glaciale, Martine Aubry promet le «renouveau»

26 Novembre 2008 Publié dans #Dans la presse

http://www.mediapart.fr/sites/all/themes/zen/mediapart/images/mediapart_head.pngStéphane Alliès

Etrange soirée à la Mutualité, pour le dénouement de l'imbroglio socialiste entamé samedi dernier. Entre la volonté presque forcée d'un précaire retour au calme et le sentiment diffus que le feuilleton de la conquête du leadership socialiste ne fait que commencer. Le conseil national extraordinaire du PS a donc entériné mardi soir la victoire de Martine Aubry lors du second tour de l'élection au poste de premier secrétaire. De 102 voix et non plus 42, selon les conclusions «sans consensus» de la commission de récolement, ainsi que l'a expliqué son président Daniel Vaillant.

 

Martine Aubry a donc été officiellement élue à la tête du parti socialiste. Dans une ambiance morose, chacun a décidé de laisser ses rancœurs au vestiaire. Ségolène Royal, qui a emprunté une porte dérobée à l'aller comme au retour, a laissé l'eurodéputé Vincent Peillon argumenter à la tribune leur souhait de procéder à un nouveau vote.

 

Prenant en exemple les congrès du passé, «où on a fermé les yeux sur nos mauvaises pratiques, car les résultats étaient nets, ou parce que les synthèses réconciliaient tout le monde», le virtuel n°2 de Royal a lancé: «Je ne suis pas sûr qu'en faisant ce que nous faisons aujourd'hui, nous réussissions la tâche historique que nous voulons tous accomplir». Et de lancer, froidement: «Notre proposition ne sera pas retenue, mais permettez qu'on la fasse! Sachez que quelque chose s'est transformé dans le parti. Et la force ne remplacera jamais le droit.»

 

Comme pour être sûr de ne pas voir naître un enthousiasme, Bertrand Delanoë a lui envoyé Jean Glavany apporter son soutien à Martine Aubry, afin qu'il parle d'unité, «avec (son) cœur de vieux militant avec 35 ans de parti». Dans la salle, on entend glousser: «Et après, il y a qui au programme? Jospin?» L'ancien ministre de Mitterrand a appelé au sang-froid: «Voulons-nous sauver ce parti ou l'achever? Ce vieux parti sans lequel beaucoup d'entre nous n'auraient pas été élus… Et il nous est d'ailleurs arrivé à beaucoup de devenir parlementaire pour beaucoup moins de cent voix».

 

Après que Benoît Hamon a tenu à rappeler que «ce vote crée des devoirs, ceux d'un changement profond et d'un PS ancré à gauche», la salle a voté (à main levée), sans grand entrain. Tout juste quelques protestations isolées («On vote comme ça, sans même débattre?!»), avant d'entériner le rapport de la commission des récolements. 159 voix pour, 76 contre, 2 abstention. Sans vague ni remous, et deux déclarations apaisantes face à la presse, à l'issue du conseil…la suite et article PDF

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