«Royal n’a pas voulu faire une campagne parallèle»
A quelques heures du meeting qui doit sceller les retrouvailles entre Aubry et Royal, Delphine Batho, proche de l'ex-candidate à la présidentielle, y voit «un temps fort» de la campagne et «un message d'unité» à l'électorat du PS.
Recueilli par LAURE EQUY
Ségolène Royal et la députée PS, Delphine Batho, (Jacky Naegelen / Reuters)
Non sans contre-temps et rebondissements, les retrouvailles entre Martine Aubry et Ségolène Royal auront bien lieu, ce mercredi soir, à l’occasion d’un meeting à Rezé, près de Nantes. Après l’évocation, par son entourage, d’une présence de Royal sous condition d'une mission ou d'un poste, celle-ci avait coupé court samedi en confirmant sa participation «sans préalable» à ce meeting, en appelant à l’unité de la famille socialiste.
A quelques heures de la photo des deux anciennes rivales du Congrès de Reims, Delhpine Batho, député des Deux-Sèvres, assure que Royal - dont elle est proche - a été «très respectueuse de la direction du parti et demande à être un petit peu respectée aussi».
Quelle importance donnez-vous à ce meeting commun?
Il y a un besoin de rassemblement des socialistes. C’est une des difficultés que l’on a, il ne faut pas le nier même si on a déjà commencé à se raccomoder. Dans cette perspective, ce meeting est un temps fort, mais pas seulement interne au PS, c’est un message d’unité vers notre électorat. Nos électeurs nous le disent: ils veulent voir un Parti socialiste plus uni et plus dynamique.
Alors que, dans les sondages, l’UMP continue de devancer le PS, ce «message d’unité» ne vient-il pas un peu tard?
Ségolène Royal est très respectueuse des rythmes que donne la direction à la campagne. Et l’important est que cela se fasse. Cela aurait peut-être été mieux avant mais on doit avancer. Le moment n’est pas non plus illogique, au début de la campagne officielle [qui a débuté lundi, ndlr] et alors que l’on entre dans sa phase de cristallisation. Dans le cadre de cette bataille électorale contre la droite, nous devons dire que les socialistes sont une famille unie.
L’entourage de Royal avait souligné mi-mai qu’elle souhaitait que soient précisées «auparavant» une ou des missions qu’Aubry pourrait lui confier. Est-ce pour cela qu’elle a semblé tarder à donner une réponse?
Non, Ségolène Royal avait dit d’entrée de jeu qu’elle était respectueuse de la demande de la direction et qu’elle était favorable à cette initiative. Il y avait cette question qui était resté en suspens. Elle rappelle juste qu’elle souhaite être utile en permanence à son parti. Elle est très respectueuse et demande à être un petit peu respectée aussi. Mais il a été acté que cela se règlera après les européennes.
Alors qu’elle avait activement fait campagne pour les campagne législative et municipale, pourquoi Royal s’est-elle montrée si discrète sur celle européenne?
Elle n’a pas voulu faire une campagne parallèle à celle conduite par la direction du parti. Mais si on lui demande de participer, elle le fera bien volontiers.
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