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Désirs d'Avenir 76

Elysée: enquête au cœur d'un système qui grippe

23 Octobre 2009 , Rédigé par Yvon GRAIC Publié dans #Débat

http://www.mediapart.fr/sites/all/themes/mediapart/mediapart/images/mediapart_head.png  Gérard Desportes

Sur la mauvaise passe actuelle du président de la République, le bon mot appartient incontestablement à François Hollande, l'ancien premier secrétaire du parti socialiste dans le JDD: «Il n'a pas perdu la main. Il a perdu pied.» L'effet d'accumulation est tel qu'il n'est en effet pas nécessaire d'en dresser l'inventaire: depuis cette rentrée le système grippe. Reste à comprendre les raisons du phénomène, du moins à les approcher. Qu'est-ce qui a failli? Le chef de l'Etat lui-même, qui s'épuise ou qui a moins goût à la fonction? Un entourage qui ne fait plus son office? Et pourquoi donc cet équipage, qui, hier, paraissait tellement en avance sur ses adversaires, subit, aujourd'hui, les problèmes davantage qu'il ne les prévoit? 

Deux constats en forme de diagnostic fleurissent ici ou là.

Le premier renvoie à l'esprit magique ou à la science politique et pose la fameuse malédiction de la mi-mandat. Le méchant coup de mou qui frappe l'Elysée serait arrivé à tous les présidents à ce moment précis de leur mandature – gauche et droite confondues. Il n'y aurait donc rien à opposer à cette implacable mécanique de l'usure du pouvoir et pas grand chose à faire. Juste patienter. Il n'y a donc rien à en dire.

Le second va chercher dans l'état de santé de Nicolas Sarkozy lui-même. Après deux années sur un train d'enfer, le président de la République aurait tiré les leçons de son malaise de l'été et aurait considéré favorablement les conseils à la tempérance et à l'économie personnelle. Délicate, voire taboue en France puisqu'elle touche à l'intimité, et pas n'importe laquelle, celle du monarque élu, cette thèse doit s'envisager. On se souvient que le 3 juillet le chef de l'Etat faisait connaître un bulletin de santé attestant de sa pleine forme. Le 26, il était hospitalisé à la suite d'un footing intense programmé aux heures chaudes de la journée. Le 28, il faisait lui-même savoir sur sa page Facebook qu'il allait mieux, rassurant ses supporters et les remerciant de leur soutien. Depuis, rien.

De longues vacances, un agenda officiel très sérieusement allégé depuis septembre, la réunion quotidienne de 8 h 30 dorénavant pilotée par Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, hors sa présence, ne semblent pas avoir suffi à lui redonner la pêche. On le voit amaigri, les traits tirés. On le dit irritable. La chronique relate ses colères. Le président perdrait ses nerfs, ce que sa récente charge contre la presse et les «commentateurs» laisse entrevoir. Il y a comme de la lassitude.

 

La vidéo du discours présidentiel de Saint-Dizier (Haute-Marne), le 20 octobre.

L'énergie qui débordait jadis se fait, disons, moins prégnante. Le rythme est incontestablement en dessous, la densité de l'exercice du pouvoir aussi. Pour autant, il faudrait établir un lien de cause à effet entre le manque de tonus et les ennuis qui dégringolent. Ce qui est loin d'être évident, chacun peut s'en convaincre pour lui-même. Donc, il faut chercher ailleurs.

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