Ayrault à la droite : "Entendez-vous la colère qui monte dans le pays ?"
Après avoir protesté dans l'hémicycle en chantant la Marseillaise et avant les grèves de jeudi, le PS a défendu, mardi 27 janvier à l'Assemblée nationale, une motion de censure contre "l'inaction" économique du gouvernement Fillon, alors que la droite l'accuse de refaire son unité sur le dos de la crise.
"Votre échec est là, et plutôt que de le reconnaître, vous préférez faire taire tous les contre-pouvoirs", a fait valoir M. Ayrault en citant la réforme de l'audiovisuel public, la suppression programmée du juge d'instruction et "la limitation du droit d'amendement de l'opposition". "Entendez-vous la colère qui monte dans le pays ?", a-t-il finalement tonné, prévenant : "Elle s'exprimera massivement jeudi prochain."
"GOÛT DE LA REVANCHE IDÉOLOGIQUE"
Auparavant, la première secrétaire du parti, Martine Aubry, avait elle aussi expliqué à la presse que son camp cherchait à être "entendu". "Nous voulons que le président de la République accepte de reconnaître que sa politique nous a déjà menés à la récession, à la perte du pouvoir d'achat, à l'augmentation du chômage.
Appelé à la tribune pour défendre l'action de son gouvernement, François Fillon a accusé le Parti socialiste de sacrifier la raison économique à son "goût de la revanche idéologique", estimant que sa motion de censure contre le gouvernement n'était "qu'un pansement pour masquer les blessures du congrès de Reims". "Elle laissera sur leur faim tous ceux qui espèrent une gauche plus moderne et moins systématique. Nous devons rassembler les Français et non les diviser."
Sans surprise, le PS a reçu le soutien des communistes et des Verts. Le président du MoDem, François Bayrou, qui n'avait pas voté la première motion contre M. Fillon en avril 2008, a annoncé dans Le Monde qu'il le ferait cette fois-ci, pour lancer une "alarme" sur les menaces pesant selon lui sur les libertés. Malgré le renfort de M. Bayrou et de ses deux députés, la gauche n'a aucune chance de renverser le gouvernement Fillon, soutenu par une confortable majorité UMP-Nouveau centre (près de 340 députés sur 577).
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