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Désirs d'Avenir 76

La résistance royaliste s’organise

8 Décembre 2008 , Rédigé par Yvon GRAIC Publié dans #Actualité

Le clan de l’ex-candidate tente de subsister, sans représentant dans la nouvelle direction.

Segolène Royal entourée de Vincent Peillon et Manuel Valls, le 25 novembre.

 (REUTERS)

Tout de suite contre-attaquer. «Ne pas laisser faire ça», comme le confie Vincent Peillon, bras droit de Ségolène Royal. Au lendemain du conseil national qui les a vus batailler contre la nouvelle direction, où ils n’ont aucun représentant, les amis de l’ex-candidate au poste de première secrétaire ne décolèrent pas. Et démentent avoir refuser de siéger dans la direction : «Je ne veux pas que l’on puisse dire que j’ai refusé de travailler, je souhaite me mettre à la disposition du parti», a déclaré Ségolène Royal hier soir sur France 2. Et de préciser, pour maintenir la pression sur Martine Aubry : «Je souhaite avoir des responsabilités.»

«Ce qui s’est passé est inacceptable», tempêtait aussi dans l’après-midi le député européen Vincent Peillon. «On ne va pas s’effacer comme ça sans rien dire. Il ne faut pas lâcher, tourner la page sans rien dire, mais au contraire prendre date, car ce qui s’est passé est grave», renchérissait Manuel Valls, le député de l’Essonne.

«Totalitaire». Dès aujourd’hui, les royalistes devraient demander à la nouvelle première secrétaire «de corriger rapidement le tir». «Je vais lui demander de respecter le parti, de prendre la direction du PS, pas celle de l’Unef», tonne Vincent Peillon.

Critiques à la fois à l’égard du texte d’orientation de la nouvelle direction, qui prépare «une gauche à 42 %» pour la prochaine présidentielle, et à l’égard de la composition de la direction, digne «d’un régime totalitaire», les amis de Ségolène Royal ne veulent manifestement pas laisser le temps faire son œuvre. Et tant pis si Benoît Hamon, le nouveau porte-parole du PS, les a prévenus hier qu’il adorerait que leur «intelligence soit mise à profit à autre chose que de critiquer leurs petits camarades […] Il faut maintenant combattre efficacement la droite» et non plus «jouer les prolongations» après le Congrès de Reims. Et le député européen d’ajouter, histoire d’être bien clair : «La partie est terminée, "the game is over", il y a une majorité et une minorité. Maintenant, il faut travailler.»

Bagarre. Au-delà des dernières salves contre la nouvelle direction, les royalistes vont devoir s’organiser pour exister dans la durée autrement que dans la contestation permanente. Sans surprise, Ségolène Royal va continuer de jouer la carte de sa surface personnelle et médiatique. Objectif numéro 1 de l’ex-candidate à la présidentielle : «S’occuper de Sarkozy.» Privée de tribune à l’Assemblée nationale, Ségolène Royal continuera de multiplier les déplacements, comme elle l’a fait la semaine dernière à Florange (Moselle), le jour où le chef de l’Etat présentait son plan de relance. Les royalistes vont aussi essayer de structurer leur motion «assez classiquement», autour de la trentaine de députés dont ils disposent et de la trentaine de responsables de fédérations du PS. Une réunion continuera de se tenir chaque semaine au siège de l’ex-candidate, boulevard Raspail à Paris.

Mais privés de bureaux à Solferino, privés des moyens que le PS met à disposition de ses responsables, les royalistes s’inquiètent côté finances. C’est d’ailleurs une des raisons de la bagarre qui a opposé les deux camps avant le conseil national, à propos de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (Fneser), dont Royal réclamait la tête. L’enjeu : y salarier des permanents amis. Car la guéguerre politique passe aussi par le nerf de l’argent.

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