La nouvelle direction réticente face aux offres de service de Ségolène Royal

  30 novembre 2008

Elles ne se quittent plus… Une rencontre, la deuxième en quatre jours, a eu lieu samedi 29 novembre entre Martine Aubry et Ségolène Royal. Au sortir de cette entrevue, Mme Royal a confirmé sa « disponibilité » et sa volonté de placer son « énergie collective au service de la rénovation du parti ». « Il faut faire en sorte que l’unité et le rassemblement soient là » a-t-elle ajouté. La présidente de la région Poitou-Charentes, qui était entourée de Jean-Noël Guérini, Vincent Peillon et François Rebsamen, considère que « compte tenu de la situation, l’intérêt supérieur du parti commande de faire un geste » et de proposer un compromis à la nouvelle direction. « Si le PS ne veut pas mourir, il doit trouver les moyens de son rassemblement ; c’est ce que nous demandent l’opinion et les militants » estime de son côté Vincent Peillon.

     L’objectif des partisans de Mme Royal est de ne pas  apparaître comme des fauteurs de division. Aussi, suggèrent-ils un accord de gouvernance. Ils proposent que l’un des leurs soit désigné au poste de numéro-deux (ou à l’un des postes de numéro-deux) et que soit reconnu le rôle spécifique de l’ancienne candidate à la présidentielle. Prêts à négocier sur la question de l’abaissement du prix des cotisations, ils ne veulent « pas faire un casus belli de la question des alliances avec le centre ». Une thématique qui risque de resurgir lors des prochaines élections régionales et qui, assurent les amis de Mme Royal, risque alors de diviser la majorité qui soutient Mme Aubry.

    La nouvelle première secrétaire,  entourée de François Lamy et Harlem Désir, n’est pas parue enthousiasmée. Elle s’est contentée de prendre acte de cette offre de service. Un texte d’orientation, précisant les bases politiques sur lesquelles doivent se fonder la majorité qui la soutient, sera rendu public en milieu de semaine. Les amis de Mme Royal, assurent les partisans de Mme Aubry, cherchent à intégrer la majorité pour faire taire leurs divisions internes. « Le texte en préparation déterminera une ligne politique qui indiquera clairement les raisons de s’inscrire dans la nouvelle majorité du parti ; il ne s’agit pas de proposer une cohabitation ou un rassemblement à la carte » prévient Claude Bartolone, chef de file des fabiusiens. Une façon de prévenir les pro-Royal ; il leur faudra passer sous les fourches caudines de l’alliance majoritaire qui rassemble aubrystes, fabiusiens, strauss-kahniens mais aussi proches de Henri Emmanuelli, d’Arnaud Montebourg, de François Hollande et de Bertrand Delanoë. Ce qui fait du monde.
En attendant, les motions Aubry, Delanoë et Hamon devront aussi s’entendre sur la composition de la direction qui devra être ratifiée le samedi 6 décembre par le conseil national du PS. Le nombre de secrétaires nationaux – 42 dans la direction sortante … – devrait être revu à la baisse. Mais, compte tenu des paramètres (parité, diversité, compétence voire ouverture), il faudra sans doute composer.
   
Jean-Michel Normand